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Mettre en scène

17 janvier 2011

interview nicolas lormeau (3)

L'Ecole des Lettres: De son point de vue, Jourdain ne réussit-il pas d'une certaine façon?

Nicolas Lormeau: Si, et sa réussite est même complète, car plus il se ridiculise aux yeux des spectateurs, plus il s'aveugle dans l'illusion, pour ne plus jamais revenir au réel. C'est le sens de la cérémonie final où il est fait mamamouchi, comparable à l'intronisation* d'Argan en médecin à la fin du Malade imaginaire: les deux hommes se perdent dans leur imaginaire.

L'Ecole des Lettres: Peut-on y voir un hommage de Molière au théâtre?

Nicolas Lormeau: Bien-sûr: pour Jourdain, tout n'est que théâtre, et à la fin, il est englouti, aspiré par le théâtre. Plusieurs passages de la pièce présentent d'ailleurs du théâtre dans le théâtre, surtout au moment où, à la fin, Covielle, le valet de l'amoureux de la fille de Jourdain, s'improvise carrément metteur en scène en avouant à son maître qu'il a tout préparé pour berner le héros : « J'ai les acteurs, j'ai les habits tout prêts: laissez-moi faire seulement. ».

L'Ecole des Lettres: Molière nous plonge ainsi dans une esthétique baroque?

Nicolas Lormeau: Tout à fait, puisque ce jeu entre réalité et illusion constitue le propre du théâtre baroque, et le bourgeois gentilhomme est l'une des pièces les plus baroques de Molière, non seulement parce qu'elle est fondée sur le déguisement, mais aussi parce qu'elle mêle différentes tonalités : par exemple, l'idéalisation propre à la pastorale, présente dans les chansons du début, contraste avec le r

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17 janvier 2011

interview dom juan suite

L'ecole des Lettres: Que penser précisément du mode relationnel de Dom Juan avec ceux qu'il malmène ? Je pense au séducteur, au maître, au fils. Dans votre mise en scène de 1993, la séduction des paysannes était souriante, la lutte avec Dom Carlos évoquait une fratrie...


Jacques Lassalle: Dom Juan amène Mathurine et Charlotte à être heureuses ensemble; il les arrache à l'esprit de la compétition, mais de quel bonheur et de quelle fascination s'agit-il? En 1993, j'avais placé la scène sous le regard de Fragonard, en 2002, elle se réclame plutôt de l'Embarquement pour Cyphère, du côté de l'aliénation; les deux paysannes sont séduites par un gourou maléfique. Dom Juan est un séducteur de la peur; il exerce un étrange magnétisme. Les femmes qui, comme Charlotte et Mathurine, succombent à Dom juan sont des femmes qui ont peur. Il existe des séducteurs par révulsion.

Dom Juan séduit la part obscure des femmes. Il est tout le contraire d'un séducteur épurien, casanovien, hédoniste. Pour lui, seul compte le désir perpétuel d'inassouvissement. La durée n'existe pas, seul compte l'instant assez triste du désir; seule sa poursuite justifie de vivre. Dom Juan est en proie à une infinie lassitude, contemporain d'une mort qu'il appelle dès la première scène de la pièce.

La relation de Dom Juan à son valet Sganarelle a elle aussi évoluée depuis 1993. En 1993, Dom Juan, souvent aimable, manifestait camaraderie avec Sganarelle qui le maternait. J'avais ménagé à Dom Juan quelques réactions d'attendrissement, notamment dans la forêt lorsque tout les deux, Sganarelle et lui, se rapprochaient frileusement en éprouvant l'infinie solitude de l'homme. Cette fois leur relation sera terrible. Sganarelle (Jean Dautremay) risque sa vie et Dom Juan se montre implacable avec ses domestiques. Aucune affectivité dans l'étrange complicité qui lie maître et valet. Plus trace non plus de l'esprit de fratrie dans lequel s'inscrivait la lutte de Dom Juan avec Dom Carlos (Eric Ruf).



L'Ecole des Lettres: Rien ni personne n'arrêtent-ils ce Dom Juan « abominable »?

Jacques Lassalle: Certes il est abominable et son attitude en 2002 est plus sombre qu'en 1993, mais alors que Sganarelle cède au mal et annonce d'innombrables cohortes de nazis et de staliniens, alors qu'il collabore par lâcheté et consent, Dom juan, lui, affronte le mal. Affronter le mal et le désigner ne signifie pas pactiser avec lui. Sans céder au vertige de Dom Juan ni s'abandonner à l'ivresse de la transgression qu'il propose, mais bien au contraire à partir des forces formidables du mal - les croyants diraient du pêché - , il s'agit par le fait de les désigner de préserver une capacité de résistance, un refus de collaboration tout à fait d'actualité, au XXème siècle et au début du XXIème siècle.

Il faut peut-être réentendre d'autres paroles du texte, la parole du père de Dona Elvire, lorsque s'effectue en elle cette mystérieuse conversion au quatrième acte, devient un des plus beaux discours qui soit sur la compassion, sur la transcendance, sur l'échange des âmes: elle offre sa vie pour sauver Dom Juan. Celle de Dom Luis est une parole d'indignation, très légitime, de rejet ensuite... En 1993 nous avons ménagé Dom Juan: avant de céder à l'hypocrisie, il essayait sincèrement de jouer la contrition, la dévotion, sans résultat positif! Donc en 2002, il est impitoyable et ricanant. Il n'éprouve pas le besoin de s'opposer à son père; il bascule du côté de l'hypocrisie et du sarcasme, se dépouillant ainsi de sa superbe solaire, de son insolence formulée par son apostrophe au Ciel. Dom Juan déguisé est misérable.



L'Ecole des Lettres: Le Ciel est-il vraiment vide? Le Commandeur n'est-il pas un signe du Ciel?

Jaques Lassalle: Dom Juan est étonné et impatienté. Il ne comprend certes pas, mais il est persuadé qui si lui ne comprend pas il y aura très vite une explication scientifique du Commandeur... Elle ne vient pas dans la pièce mais il est persuadé que demain expliquera ce qu'aujourd'hui ne comprend pas. Il se veut scientifique, positiviste et croit d'une certaine façon au progrès. Le Ciel est vide, il en est convaincu... Peut-être troublé, il n'envisage cependant pas du tout ni le surnaturel ni l'existence de Dieu.




L'Ecole des Lettres: Pourquoi le faire périr?


Jacques Lassalle: Parce qu'il veut périr lui-même. Rien ne l'oblige à inviter le Commandeur ni à aller à son rendez-vous; il y va par défi. Le Commandeur est d'abord une créature de théâtre, une façon d'étonner le public et de donner forme au miracle, une forme apaisante et attrayante; il matérialise le pouvoir de l'illusion théâtrale. Chacun est libre de choisir, croyant et non-croyant. François Chaumette, au-delà du temps, pour toujours désormais, prêtera sa voix à notre Commandeur. On sait bien qu'une scène de théâtre, surtout de la Comédie-Française, n'emprunte au visible que pour convoquer l'invisible, au mensonge que pour dire la vérité. Elle ne ménage leur place au vivant que pour donner corps à ceux qui n'ont existence que dans nos rêves et nos fictions, que pour rendre vie à ceux qui, n'étant plus, font que nous sommes encore. La voix retrouvée de François Chaumette arrache nos certitudes à ce qu'elles auraient pu conserver d'évanescent ou d'incantatoire, et le rend chaque soir, au vertige de la sensation, à l'évidence de l'éprouvé.



L'Ecole des Lettres: La voix retrouvée de François Chaumette

17 janvier 2011

suite interview

L'ecole des Lettres: Que penser précisément du mode relationnel de Dom Juan avec ceux qu'il malmène ? Je pense au séducteur, au maître, au fils. Dans votre mise en scène de 1993, la séduction des paysannes était souriante, la lutte avec Dom Carlos évoquait une fratrie...


Jacques Lassalle: Dom Juan amène Mathurine et Charlotte à être heureuses ensemble; il les arrache à l'esprit de la compétition, mais de quel bonheur et de quelle fascination s'agit-il? En 1993, j'avais placé la scène sous le regard de Fragonard, en 2002, elle se réclame plutôt de l'Embarquement pour Cyphère, du côté de l'aliénation; les deux paysannes sont séduites par un gourou maléfique. Dom Juan est un séducteur de la peur; il exerce un étrange magnétisme. Les femmes qui, comme Charlotte et Mathurine, succombent à Dom juan sont des femmes qui ont peur. Il existe des séducteurs par révulsion.

Dom Juan séduit la part obscure des femmes. Il est tout le contraire d'un séducteur épurien, casanovien, hédoniste. Pour lui, seul compte le désir perpétuel d'inassouvissement. La durée n'existe pas, seul compte l'instant assez triste du désir; seule sa poursuite justifie de vivre. Dom Juan est en proie à une infinie lassitude, contemporain d'une mort qu'il appelle dès la première scène de la pièce.

La relation de Dom Juan à son valet Sganarelle a elle aussi évoluée depuis 1993. En 1993, Dom Juan, souvent aimable, manifestait camaraderie avec Sganarelle qui le maternait. J'avais ménagé à Dom Juan quelques réactions d'attendrissement, notamment dans la forêt lorsque tout les deux, Sganarelle et lui, se rapprochaient frileusement en éprouvant l'infinie solitude de l'homme. Cette fois leur relation sera terrible. Sganarelle (Jean Dautremay) risque sa vie et Dom Juan se montre implacable avec ses domestiques. Aucune affectivité dans l'étrange complicité qui lie maître et valet. Plus trace non plus de l'esprit de fratrie dans lequel s'inscrivait la lutte de Dom Juan avec Dom Carlos (Eric Ruf).



L'Ecole des Lettres: Rien ni personne n'arrêtent-ils ce Dom Juan « abominable »?

Jacques Lassalle: Certes il est abominable et son attitude en 2002 est plus sombre qu'en 1993, mais alors que Sganarelle cède au mal et annonce d'innombrables cohortes de nazis et de staliniens, alors qu'il collabore par lâcheté et consent, Dom juan, lui, affronte le mal. Affronter le mal et le désigner ne signifie pas pactiser avec lui. Sans céder au vertige de Dom Juan ni s'abandonner à l'ivresse de la transgression qu'il propose, mais bien au contraire à partir des forces formidables du mal - les croyants diraient du pêché - , il s'agit par le fait de les désigner de préserver une capacité de résistance, un refus de collaboration tout à fait d'actualité, au XXème siècle et au début du XXIème siècle.

Il faut peut-être réentendre d'autres paroles du texte, la parole du père de Dona Elvire, lorsque s'effectue en elle cette mystérieuse conversion au quatrième acte, devient un des plus beaux discours qui soit sur la compassion, sur la transcendance, sur l'échange des âmes: elle offre sa vie pour sauver Dom Juan. Celle de Dom Luis est une parole d'indignation, très légitime, de rejet ensuite... En 1993 nous avons ménagé Dom Juan: avant de céder à l'hypocrisie, il essayait sincèrement de jouer la contrition, la dévotion, sans résultat positif! Donc en 2002, il est impitoyable et ricanant. Il n'éprouve pas le besoin de s'opposer à son père; il bascule du côté de l'hypocrisie et du sarcasme, se dépouillant ainsi de sa superbe solaire, de son insolence formulée par son apostrophe au Ciel. Dom Juan déguisé est misérable.



L'Ecole des Lettres: Le Ciel est-il vraiment vide? Le Commandeur n'est-il pas un signe du Ciel?

Jaques Lassalle: Dom Juan est étonné et impatienté. Il ne comprend certes pas, mais il est persuadé qui si lui ne comprend pas il y aura très vite une explication scientifique du Commandeur... Elle ne vient pas dans la pièce mais il est persuadé que demain expliquera ce qu'aujourd'hui ne comprend pas. Il se veut scientifique, positiviste et croit d'une certaine façon au progrès. Le Ciel est vide, il en est convaincu... Peut-être troublé, il n'envisage cependant pas du tout ni le surnaturel ni l'existence de Dieu.




L'Ecole des Lettres: Pourquoi le faire périr?


Jacques Lassalle: Parce qu'il veut périr lui-même. Rien ne l'oblige à inviter le Commandeur ni à aller à son rendez-vous; il y va par défi. Le Commandeur est d'abord une créature de théâtre, une façon d'étonner le public et de donner forme au miracle, une forme apaisante et attrayante; il matérialise le pouvoir de l'illusion théâtrale. Chacun est libre de choisir, croyant et non-croyant. François Chaumette, au-delà du temps, pour toujours désormais, prêtera sa voix à notre Commandeur. On sait bien qu'une scène de théâtre, surtout de la Comédie-Française, n'emprunte au visible que pour convoquer l'invisible, au mensonge que pour dire la vérité. Elle ne ménage leur place au vivant que pour donner corps à ceux qui n'ont existence que dans nos rêves et nos fictions, que pour rendre vie à ceux qui, n'étant plus, font que nous sommes encore. La voix retrouvée de François Chaumette arrache nos certitudes à ce qu'elles auraient pu conserver d'évanescent ou d'incantatoire, et le rend chaque soir, au vertige de la sensation, à l'évidence de l'éprouvé.



L'Ecole des Lettres:

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17 janvier 2011

suite interview

L'ecole des Lettres: Que penser précisément du mode relationnel de Dom Juan avec ceux qu'il malmène ? Je pense au séducteur, au maître, au fils. Dans votre mise en scène de 1993, la séduction des paysannes était souriante, la lutte avec Dom Carlos évoquait une fratrie...


Jacques Lassalle: Dom Juan amène Mathurine et Charlotte à être heureuses ensemble; il les arrache à l'esprit de la compétition, mais de quel bonheur et de quelle fascination s'agit-il? En 1993, j'avais placé la scène sous le regard de Fragonard, en 2002, elle se réclame plutôt de l'Embarquement pour Cyphère, du côté de l'aliénation; les deux paysannes sont séduites par un gourou maléfique. Dom Juan est un séducteur de la peur; il exerce un étrange magnétisme. Les femmes qui, comme Charlotte et Mathurine, succombent à Dom juan sont des femmes qui ont peur. Il existe des séducteurs par révulsion.

Dom Juan séduit la part obscure des femmes. Il est tout le contraire d'un séducteur épurien, casanovien, hédoniste. Pour lui, seul compte le désir perpétuel d'inassouvissement. La durée n'existe pas, seul compte l'instant assez triste du désir; seule sa poursuite justifie de vivre. Dom Juan est en proie à une infinie lassitude, contemporain d'une mort qu'il appelle dès la première scène de la pièce.

La relation de Dom Juan à son valet Sganarelle a elle aussi évoluée depuis 1993. En 1993, Dom Juan, souvent aimable, manifestait camaraderie avec Sganarelle qui le maternait. J'avais ménagé à Dom Juan quelques réactions d'attendrissement, notamment dans la forêt lorsque tout les deux, Sganarelle et lui, se rapprochaient frileusement en éprouvant l'infinie solitude de l'homme. Cette fois leur relation sera terrible. Sganarelle (Jean Dautremay) risque sa vie et Dom Juan se montre implacable avec ses domestiques. Aucune affectivité dans l'étrange complicité qui lie maître et valet. Plus trace non plus de l'esprit de fratrie dans lequel s'inscrivait la lutte de Dom Juan avec Dom Carlos (Eric Ruf).



L'Ecole des Lettres: Rien ni personne n'arrêtent-ils ce Dom Juan « abominable »?

Jacques Lassalle: Certes il est abominable et son attitude en 2002 est plus sombre qu'en 1993, mais alors que Sganarelle cède au mal et annonce d'innombrables cohortes de nazis et de staliniens, alors qu'il collabore par lâcheté et consent, Dom juan, lui, affronte le mal. Affronter le mal et le désigner ne signifie pas pactiser avec lui. Sans céder au vertige de Dom Juan ni s'abandonner à l'ivresse de la transgression qu'il propose, mais bien au contraire à partir des forces formidables du mal - les croyants diraient du pêché - , il s'agit par le fait de les désigner de préserver une capacité de résistance, un refus de collaboration tout à fait d'actualité, au XXème siècle et au début du XXIème siècle.

Il faut peut-être réentendre d'autres paroles du texte, la parole du père de Dona Elvire, lorsque s'effectue en elle cette mystérieuse conversion au quatrième acte, devient un des plus beaux discours qui soit sur la compassion, sur la transcendance, sur l'échange des âmes: elle offre sa vie pour sauver Dom Juan. Celle de Dom Luis est une parole d'indignation, très légitime, de rejet ensuite... En 1993 nous avons ménagé Dom Juan: avant de céder à l'hypocrisie, il essayait sincèrement de jouer la contrition, la dévotion, sans résultat positif! Donc en 2002, il est impitoyable et ricanant. Il n'éprouve pas le besoin de s'opposer à son père; il bascule du côté de l'hypocrisie et du sarcasme, se dépouillant ainsi de sa superbe solaire, de son insolence formulée par son apostrophe au Ciel. Dom Juan déguisé est misérable.



L'Ecole des Lettres: Le Ciel est-il vraiment vide? Le Commandeur n'est-il pas un signe du Ciel?

Jaques Lassalle: Dom Juan est étonné et impatienté. Il ne comprend certes pas, mais il est persuadé qui si lui ne comprend pas il y aura très vite une explication scientifique du Commandeur... Elle ne vient pas dans la pièce mais il est persuadé que demain expliquera ce qu'aujourd'hui ne comprend pas. Il se veut scientifique, positiviste et croit d'une certaine façon au progrès. Le Ciel est vide, il en est convaincu... Peut-être troublé, il n'envisage cependant pas du tout ni le surnaturel ni l'existence de Dieu.




L'Ecole des Lettres: Pourquoi le faire périr?


Jacques Lassalle: Parce qu'il veut périr lui-même. Rien ne l'oblige à inviter le Commandeur ni à aller à son rendez-vous; il y va par défi. Le Commandeur est d'abord une créature de théâtre, une façon d'étonner le public et de donner forme au miracle, une forme apaisante et attrayante; il matérialise le pouvoir de l'illusion théâtrale. Chacun est libre de choisir, croyant et non-croyant. François Chaumette, au-delà du temps, pour toujours désormais, prêtera sa voix à notre Commandeur. On sait bien qu'une scène de théâtre, surtout de la Comédie-Française, n'emprunte au visible que pour convoquer l'invisible, au mensonge que pour dire la vérité. Elle ne ménage leur place au vivant que pour donner corps à ceux qui n'ont existence que dans nos rêves et nos fictions, que pour rendre vie à ceux qui, n'étant plus, font que nous sommes encore. La voix retrouvée de François Chaumette arrache nos certitudes à ce qu'elles auraient pu conserver d'évanescent ou d'incantatoire, et le rend chaque soir, au vertige de la sensation, à l'évidence de l'éprouvé.



L'Ecole des Lettres: La voix ret

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